POURQUOI TAILLER ?
La taille des végétaux permet, entre autres, de maintenir un bon état sanitaire, de stimuler la floraison et d’augmenter les rendements de production, de contrôler le développement des plantes et d’obtenir une silhouette plus harmonieuse.
La taille relève donc plus d’une adaptation de la nature à nos jardins que d’une question de survie pour les plantes (un arbuste jamais taillé vit très bien mais il peut s’étirer en hauteur plus que cela ne vous convient, s’étaler aux dépens d’autres plantes ou ne pas fleurir autant que vous le souhaitez).
QUAND TAILLER ?
En général, pour établir la saison de taille, on sépare les végétaux en deux groupes : ceux qui fleurissent sur les rameaux d’un an (végétaux à floraison printanière) et ceux qui fleurissent sur les rameaux de l’année (végétaux à floraison estivale). Pour chacun des deux groupes, il existe une saison pour la taille, avec quelques variantes selon la région, les tailles pouvant être plus précoces dans les zones à climat doux.
▪ La taille des arbustes ou des arbres qui fleurissent au printemps (à feuillage caduc ou persistant) intervient juste après la floraison (taille « en vert »), soit de mars à juin. Ils vont ainsi développer de nouveaux rameaux qui fleuriront à leur tour l’année suivante.
▪ La taille des arbustes à floraison estivale et automnale (à feuillage caduc ou persistant) se fait à la fin de l’hiver (taille « en sec »), généralement en mars.Les arbustes auront ainsi tout le printemps pour produire de nouvelles branches florifères.
▪ La taille des arbustes à feuillage décoratif persistant ou rameaux décoratifs a lieu à la fin de l’hiver, l’objectif étant de favoriser les nouvelles pousses.
▪ La taille des arbres d’ornement ne fleurissant pas au printemps sera réalisée de novembre à février, pendant le repos végétatif, hors période de gel.
COMMENT TAILLER ?
Quelques principes de base :
▪ Pour une bonne coupe, quelque soit l’arbre ou l’arbuste, coupez toujours environ 5 mm au-dessus d’un bourgeon, en biais, avec la pente du côté opposé au bourgeon, afin d’éviter le ruissellement de l’eau vers le bourgeon. Si la coupe est trop éloignée du bourgeon, il se formera un chicot.
▪ La partie coupante (lame) du sécateur doit toujours être placée sur le bois à conserver, pour obtenir une coupe bien nette.
▪ Coupez au-dessus d’un bourgeon orienté vers l’extérieur de la plante pour l’aérer (le bourgeon situé à l’aisselle se développera en une ramification qui ouvrira l’arbuste à l’air et à la lumière).
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LA TAILLE D'ENTRETIEN DES ARBUSTES D'ORNEMENT
La taille arbustive consiste à couper le bourgeon terminal (qui pousse en premier et permet l'allongement du végétal).
Elle transmet ainsi la dominance apicale au premier bourgeon situé sous la coupe qui va ainsi recevoir le maximum de sève, ce qui favorise son développement, et par conséquent oriente la direction de pousse du futur rameau.
Plus on taille les arbustes sévèrement, plus ils repoussent avec vigueur et produisent du bois.
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□ Les principes généraux de la taille d’entretien des arbustes consistent en :
- un éclaircissage : suppression des rameaux trop nombreux ;
- un rajeunissement progressif : suppression des vieux rameaux (écorce brune ou grise) en taillant à la base une ou deux vieilles branches seulement chaque année ou tous les deux ans, afin d’éviter à l’arbuste de se dégarnir de la base et lui permettre de produire des jeunes rameaux à partir de la souche ;
- la suppression des branches mal formées, des bois morts et des tiges grêles ;
- la suppression des branches tournées vers l’intérieur de l’arbuste, afin d’aérer le centre de la ramure et de permettre une meilleure pénétration du soleil à l’intérieur, ce qui facilite la floraison.
- l’élimination des rejets qui se développent à la base de l’arbuste (principalement sur les rosiers, lilas et noisetiers) et qui épuisent inutilement la plante.
□ La taille d’entretien des arbustes à floraison printanière, fleurissant sur le bois de l’année précédente permet de favoriser le développement des jeunes rameaux et ainsi obtenir une floraison plus importante l’année suivante. En plus des interventions générales (voir ci-dessus), rabattez après la floraison les rameaux ayant fleuris d’environ un tiers, juste au-dessus d’un départ de jeunes pousses (les rameaux qui fleurissent cette année ne refleuriront pas l’année prochaine).
Cependant, certains arbustes (rhododendron, azalée, magnolia, camélia, skimmia, lilas, viburnum…) ne réclament qu’une taille légère, voire aucune taille. Vous pouvez cependant retirer les fleurs fanées.
□ La taille d’entretien des arbustes à floraison estivale ou automnale, fleurissant sur le bois de l’année en cours (les bourgeons à fleurs se trouvent sur les rameaux qui se sont développés entre mars et juin), consiste, en plus des interventions générales (voir ci-dessus), à la fin de l’hiver, à tailler court les rameaux ayant fleuris l’année précédente, d’environ deux tiers de leur longueur.
Le buddleia, l’althea, le lagerstroemia… nécessitent une taille plus courte : on ne conserve que les deux ou trois yeux (bourgeons) à partir de la base des branches ayant fleuries.
Il est souvent nécessaire également de simplifier la ramure c’est-à-dire de ne conserver qu’un seul rameau lorsque vous rencontrez une fourche qui présente plusieurs départs.
Les Hydrangea macrophylla produisent des fleurs sur les branches de l’année précédente, bien que leur floraison soit estivale. Il ne faut donc pas tailler leurs branches au printemps afin de ne pas éliminer les bourgeons à fleurs. Il est en revanche conseillé, à la fin de l’hiver, de couper à 3 cm du sol les branches de trois ans (environ un tiers de la ramure totale) qui sont désormais trop lignifiées (bois dur), afin de stimuler la plante à en produire de nouvelles et d’effectuer une taille d’entretien pour retirer les fleurs fanées.
LA TAILLE D'ENTRETIEN DES ARBRES
Il faut tenir compte de l’aspect naturel de l’arbre, il ne faut donc pas pratiquer une taille stricte. Laissez faire la nature et contentez-vous :
- de nettoyer l’arbre c'est-à-dire supprimer tous les bois morts, cassés, malades ou difformes ;
- de supprimer les branches en surnombre pour ne conserver que les plus robustes ;
- de supprimer les rejets (jeune pousse se développant à partir de la souche) et les gourmands (pousse vigoureuse issue d’un bourgeon dormant qui se développe directement sur le tronc et les grosses branches) ;
- d’équilibrer la longueur des branches pour obtenir une jolie silhouette ;
La coupe sera légèrement oblique et décollée du tronc et se situera de façon à conserver la ride et le col de la branche pour une cicatrisation meilleure et plus rapide. Couper trop prés du tronc entraînerait une large plaie qui aurait beaucoup de mal à se refermer et, à l'inverse, une coupe trop loin du tronc laisserait un moignon disgracieux.
La plaie doit être bien nette. Il est inutile d'appliquer du goudron cicatrisant qui risque "d'enfermer" les bactéries et les champignons qui, abrités par la couche de mastic, pourront alors se développer.
Les tailles légères sont certes à renouveler plus souvent qu’un rabattage brutal des branches, mais elles visent à prolonger la vie de l’arbre moins traumatisé, conservé dans son port naturel, ainsi qu’à assurer une plus grande solidité de l’attache des branches.
La taille de transparence est une méthode de taille légère, sans modèle précis, mais basée sur l'observation attentive de chaque sujet.
Les avantages : cette taille, réalisée à l'intérieur de la ramure, permet de tailler les arbres, éventuellement les arbustes, sans altérer leur forme, leur port ou leur volume.
L’élimination des branches se fait en maintenant la silhouette de l’arbre, qui est ainsi dégagée.
La transparence du feuillage permet ainsi de réduire une ombre trop dense, de laisser passer le regard, de profiter de l'écorce de l'arbre et d'entrevoir ce qui se passe de l'autre côté.
Les arbres, ayant ainsi moins de prise au vent, sont plus résistants aux tempêtes.
Cette taille permet aussi à l'eau de pluie de parvenir plus facilement au sol, ce qui est bénéfique pour l'arbre lui-même et facilite la plantation de végétaux à son pied.
Comment procéder ?
- taillez les branches basses, à raison d'un étage maximum par an. Conservez une proportion harmonieuse entre le tronc et la ramure en ne taillant pas de branches sur plus d'un tiers de la hauteur totale de l'arbre ;
- supprimez les branches mortes ;
- simplifiez la ramure : quand deux branches situées à proximité l'une de l'autre prennent la même direction, supprimez la plus fine ;
- taillez une partie des petits rameaux, les moins vigoureux, pour alléger l'extrémité des grandes branches.
Il est possible de diminuer le volume en rabattant des branches à la périphérie, toujours à l’aisselle de rameaux ou de branches qui jouent le rôle de tire-sève (voir croquis ci-contre).
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Précaution à prendre en matière de coupe : quand une coupe est effectuée en une seule fois, une branche de fort diamètre, entraînée par son poids, casse avant d’être entièrement sectionnée. Cela peut provoquer un arrachement des tissus du tronc ou de la branche, causant des dégâts importants.
Afin d’éviter la chute brutale d’une grosse branche lors de sa coupe, coupez-la en deux ou plusieurs fois : sciez rapidement à 20/30 cm de l’emplacement définitif. Donnez « un coup de trait de scie » sous la branche légèrement de biais par rapport au tronc et finir par le sciage de la partie supérieure de la branche en cherchant à rejoindre la coupe inférieure.
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