Le paillage permet une couverture du sol, organique ou minérale, autour des végétaux plantés (de 5 à 8 cm pour être efficace).
Il est souvent utilisé au cours des premières années suivant la plantation des végétaux afin de limiter l’entretien.
- Il limite le développement des mauvaises herbes : le paillage opacifie la surface du sol, empêchant la pénétration de la lumière. Les graines des adventices ne peuvent donc pas, ou difficilement, germer, ce qui d’une part réduit les interventions de désherbage et d’autre part permet aux plantations de croître sans concurrence. Cette technique est plus efficace que l’arrachage incessant des mauvaises herbes et le paillage organique est plus respectueux de l’environnement que le désherbage chimique.
- Il protège le sol et régule sa température : la surface du sol est moins chaude en été et moins froide en hiver.
- Il limite l’évaporation de l’eau et réduit ainsi l'arrosage, intéressant en saison chaude.
- Il enrichit le sol : en cas de paillage organique, les matières apportées en surface se décomposent et permettent d’enrichir le sol en matière organique (humus), utile aux plantes.
- Par toutes ses actions bénéfiques, il favorise la croissance des végétaux
- Il offre au jardin un aspect propre et fini.
COMMENT PAILLER ?
Quelques conseils à suivre avant de pailler :
- désherbez : il ne doit pas rester de mauvaises herbes vigoureuses (chiendent, liseron, chardon, rumex...). Un désherbage manuel sera préférable.
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griffez la surface du sol, afin qu'elle soit propre.
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fertilisez avec, de préférence, une fine couche de compost décomposé.
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dégagez le collet des plantes afin de ne pas créer d'humidité autour.
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paillez au bon moment : attendez si possible le printemps que la terre se soit réchauffée (sinon vous emprisonnez du froid autour de la plante).
Paillez avant que la plante ne devienne encombrante sinon le paillis est plus difficile à étaler.
Paillez de préférence après une bonne pluie ou arrosez abondamment avant de pailler afin de garder l'eau disponible plus longtemps.
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appliquez le paillis en couche suffisamment épaisse : pour le compost et les déchets de tonte, 5 cm suffisent. Concernant les autres paillis, une couverture d'environ 8 cm est nécessaire pour être efficace.
Le type de paillage sera choisi en fonction de son coût, de l’effet esthétique recherché et du type de végétaux à pailler.
Les différents types de paillage
Le type de paillage sera choisi en fonction de son coût, de l’effet esthétique recherché et du type de végétaux à pailler.
- Les paillages synthétiques.
Les toiles synthétiques micro-tissées (noir, vert) sont peu sensibles aux UV.
Il s’agit d’une solution intéressante pour les plantations sur sols en pente, pour limiter le ravinement, ou pour pailler une haie.
Il est conseillé d’enlever la bâche après cinq ans, avec réutilisation possible.
Mais la bâche synthétique a plusieurs inconvénients dont son aspect parfois inesthétique (la bâche peut alors être dissimulée sous une légère couche d’écorce broyée) et le fait qu’elle ne permet pas la restitution au sol de matière organique. L’alimentation hydrique peut parfois être sensiblement diminuée.
- Les paillages organiques.
Les « traditionnelles » écorces de pin sont moins utilisées aujourd’hui (acidification des sols, décomposition rapide). Les gros calibres d'écorces (40 mm) sont très durables (10 ans, voire plus) mais sont moins actifs puisqu'ils se décomposent peu. Elles restent cependant très décoratives et conviennent aux plantes acidophiles.
Pour les autres végétaux, préférez les écorces de feuillus à celles de pin ou les débris de bois broyés (BRF- Bois Raméal Fragmenté) obtenus par des débris de taille passés au broyeur. Ce bois, riche en lignine attire rapidement de nombreux micro-organismes qui vont enrichir le sol par leur activité. La couche de BRF ne doit pas être trop épaisse (5 cm) pour que la décomposition se fasse bien en présence d'oxygène.
Des sous-produits de l’industrie agroalimentaire permettent une diversification des techniques : coques de cacao (se dégradent vite en nourrissant les plantes et en dégageant une odeur exotique de chocolat), paille de chanvre (se dégrade en 6 mois en allégeant le sol mais demande d'êtrehumide pour ne pas s'envoler)…
On peut également utiliser des copeaux de bois « fossilisés » : un traitement bloque partiellement le processus d’évolution biologique et de décomposition. Certains produits sont colorés artificiellement.
Les nattes biodégradables, à base de lin, de jute ou de chanvre sont également très efficaces, elles absorbent bien l’humidité et sont plus esthétiques que les bâches synthétiques.
Vous pouvez également pailler avec les tontes de gazon (exempt de maladies), de préférence dans les massifs ou les haies les plus éloignées de l’habitation.Evitez d'utiliser de l'herbe fraîche : laissez sécher les tontes quelques jours avant de les épandre.
Un
compost (décomposé au moins à 50 %) peut également servir de paillis. Le
compost représente une solution économique et équilibrée qui apporte en plus de la matière organique qui, en se décomposant petit à petit, reste disponible en permanence.
- Les paillages minéraux.
Ils sont utilisés lorsque l’on veut créer un décor spécifique : pierres, galets, gravier, sable, « paillettes » minérales (schiste ardoisier).
Un concassé de pierres locales garde la tonalité du lieu et préserve la nature du terrain (du gravier calcaire en Provence, des débris de schistes ou d'ardoise en Bretagne, de la pouzzolane en terre volcanique...), à moins de vouloir créer des contrastes de couleurs.
Le paillis minéral n'est cependant pas une barrière contre les mauvaises herbes et même s'il permet un arrachage facile, il est conseillé l’installation au préalable d’un feutre géotextile.
Les compositions réalisées en paillis minéral sont souvent plus « froides » que les paillages organiques, et l’enrichissement en matière organique est inexistant ou délicat.
Paillage recommandé selon les végétaux
- La haie.
On attend souvent des végétaux composant une haie qu'ils se développent rapidement. Afin de stimuler leur croissance les premières années et d'éviter la concurrence des mauvaises herbes par rapport aux réserves d'eau et d'éléments nutritifs, il est recommandé de planter les végétaux sur un film, si possible biodégradable en 4-5 ans (nattes en jute ou chanvre).
Conseils de pose : préparez et amendez la terre. Posez le film (ou le feutre), faites des incisions en croix et plantez les végétaux dans les trous. Couvrez les bords de terre pour que le vent ne soulève pas le film. Pour masquer le film inesthétique, vous pouvez toujours le recouvrir par une légère couche d'écorces.
- Les massifs d'arbustes.
Les arbustes apprécient les paillages organiques tels que les débris de bois broyés (BRF) qui permettent le développement des micro-organismes qui vont enrichir le sol. Les débris de taille passées au broyeur sont à épandre sur une épaisseur de 5 cm pour être assez efficace mais pas davantage afin de permettre son oxygénation et sa décomposition.
- Les végétaux acidophiles.
Les plantes de terre de bruyère (azalées, rhododendrons, camélias, bruyères, magnolias...) détestent le calcaire et les sols argileux et compacts.
Elles préfèrent donc un paillis qui conserve ou favorise un pH de 4,5 tel que les écorces de pin qui maintiennent un pH bas. Elles forment un paillis esthétique et très efficace contre les mauvaises herbes si son épaisseur est suffisante (8 cm environ).
- Le potager.
Les plants de légumes produisant sur un cycle très court, le paillage organique n'a généralement pas beaucoup de temps pour se décomposer et être bénéfique.
La paille peut être une alternative et présente l'avantage de réduire l'évaporation en plein été et isole les légumes (courges) ou les petits fruits rampants (fraisiers) de l'humidité du sol et des salissures de la terre.
- Les rosiers.
Pour bien fleurir, les rosiers ont besoin d'eau et d'éléments nutritifs en quantité. Le compost représente pour eux un paillis efficace qui leur apporte de la matière organique en permanence.
- Les plantes de rocaille.
Les plantes de rocaille préfèreront un paillis minéral qui les protège des pertes d'eau en surface et réchauffe la terre.
Ce paillis convient bien aux espèces de montagne, de garrigue et de tous les milieux extrêmes.